Patrimoine

Village pittoresque, visité tout au long de l’année par de nombreux touristes français et étrangers, Carros fait partie, avec Gattières et Le Broc, des trois « villages perchés » qui dominent la vallée du Var, sur un site qui est le dernier point de vue donnant à la fois sur la mer et la montagne. Aujourd’hui, bien qu’ayant subi des évolutions au fil des siècles, le village a su garder son aspect médiéval d’antan qui lui donne tant de charme et fait de lui l’un des plus beaux villages du département. Le patrimoine architectural de Carros témoigne de la riche histoire de la commune.

Petit lieu de culte se trouvant dans l'actuel quartier des Plans de Carros, dont le nom « Selves » provient de De Silvae, signifiant forêt car les deux rives du Var étaient autrefois couvertes de forêts. Selon les dernières investigations archéologiques, ce site est d'abord occupé durant l'Antiquité romaine. De même, une occupation médiévale est attestée. C’est aux alentours de l'an 1000 que la première église est construite. Ce premier édifice sera reconstruit vers 1100 suite à sa dégradation. Puis aux environs de 1500, une ultime construction va intervenir. L’édifice sera définitivement transformé et perdra ses derniers éléments médiévaux entre 1650 et 1705 sûrement suite au tremblement de terre de 1676. Ainsi, avec sa première élévation datée du Xe ou XIe siècle, cette construction représente peut-être un des plus anciens centres religieux des Alpes-Maritimes, témoignage du premier réseau paroissial de la région.

L'édifice appelé aujourd'hui « clocher tour », selon les derniers travaux, est la survivance de l'église Notre Dame de Cola, que l'on connaît dans les textes dès le XVIe siècle et qui a été détruite vers le milieu du XVIIIsiècle. Cette église a été édifiée sur un bâtiment original élevé certainement entre la seconde moitié du XIe et le début du XIIsiècle. Le « clocher tour » date de cette période. L'église sera le siège de la paroisse de Carros jusqu'en 1673, date à laquelle la fonction est transférée au château. Dans l'angle nord-ouest de l'édifice, on peut noter la présence d'une pierre romaine où figure une inscription, réutilisée à l'envers.

De 1579 jusqu’au début du XXe siècle, il s’agissait du presbytère où vivait le prêtre de la paroisse. En 1579, il y a mention de la maison claustrale dans la liste des biens appartenant au prieuré de Carros. Ensuite, le bâtiment a servi d’école au village, mentionnée au XVIIIe siècle. Les prieurs de la paroisse sont J-B Cépède (1626-1649), Jean Laugier (1649-1658), Jean Cavalier (1658) et Jacques Trastour (1670-1674).
Les remplois antiques trouvés à l’intérieur du prieuré, ajoutés à ceux trouvés lors de la fouille de Notre Dame de Cola et au monument cinéraire à double compartiment, réutilisé comme base de calvaire, semblent indiquer la présence d’un important site gallo-romain, dont une des utilisations a sans doute été une nécropole.

Le premier document mentionnant la présence d’une église près du château date de 1664. La demande du transfert de la paroisse Notre Dame de Cola a été faite à plusieurs reprises, notamment en 1613, avec pour motif une distance trop importante entre l’église et le village pour les paroissiens. Ce transfert n’a été accordé à la nouvelle église qu’en 1673 par l’évêque Thomassin. Ces demandes, faites par les seigneurs de Blacas, témoignent de leur souhait de réaffirmer leur pouvoir d’une manière symbolique en plaçant la nouvelle église contre le château. L’église a été rénovée pour la dernière fois en 2008.